Les inspecteurs de la DGCCRF ont analysé des milliers d’offres promotionnelles diffusées sur fr.shein.com. Le constat est sans appel : Shein ne respectait pas les règles en vigueur concernant les annonces de réduction. En France, la législation impose que toute promotion soit basée sur le prix le plus bas pratiqué dans les 30 jours précédents. Or, selon les autorités :
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57 % des promotions analysées n’impliquaient aucune baisse réelle de prix ;
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19 % présentaient une réduction moindre que celle affichée ;
- 11 % représentaient même une hausse de prix déguisée en remise.
En d'autres termes, les consommateurs pouvaient être trompés, pensant bénéficier de bonnes affaires alors que les prix réels n’avaient pas été réduits, voire avaient été artificiellement gonflés avant l’application de fausses remises.
La DGCCRF a également mis en lumière des allégations environnementales non justifiées. Shein affichait sur son site web des engagements écologiques que l’entreprise n’a pas été en mesure de documenter ni de prouver. Cela soulève des inquiétudes de greenwashing, une pratique consistant à se donner une image écologique trompeuse à des fins marketing.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, Shein affirme avoir apporté les ajustements nécessaires dès mars 2024, deux mois après la notification des faits. La plateforme précise que ces modifications n’ont pas eu d’impact sur les prix finaux payés par les consommateurs. Néanmoins, cela n’a pas empêché la DGCCRF de rendre sa décision publique et d’appliquer cette sanction exemplaire.
Avec cette amende, l’État français envoie un message fort aux acteurs du e-commerce, notamment dans le secteur de la mode à bas coût. Transparence, loyauté commerciale et rigueur environnementale sont plus que jamais exigées dans un marché ultra-concurrentiel.
Ce cas pourrait servir de référence pour surveiller les pratiques d’autres géants de la vente en ligne, tant en matière de promotions que de communication environnementale.