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Jules Minvielle, Mozoo : "Nous ne craignons pas le mélange des genres"


Fondateur de Mozoo, Jules Minvielles revient sur le positionnement de ce groupe combinant Surikate, une agence de marketing mobile à la performance, et Numbate, une place de marché publicitaire premium, offrant une visibilité garantie aux annonceurs.



Jules Minvielle, fondateur de Mozoo
Jules Minvielle, fondateur de Mozoo
Jules Minvielle, bonjour. La période AppSteur est elle définitivement tournée pour le groupe Mozoo ?

JM - Oui notre métier a beaucoup évolué au cours des six dernières années et même si la demande reste forte pour les téléchargements, les clics ou les visites, les annonceurs sont désormais plus attentifs à un engagement réel avec les mobinautes.

C'est pour cela que nous avons structuré notre groupe autour de deux métiers autour de Surikate, d'une part qui a pour vocation à générer des utilisateurs actifs pour ses clients, avec une forte culture de la performance (téléchargements, leads, ventes), via des éditeurs en direct, des réseaux sociaux et le programmatique. En parallèle, Mozoo a également développé Numbate, une place de marché publicitaire premium, rassemblant un réseau de plus de 300 éditeurs, et nous permettant de proposer des formats innovants et non intrusifs, à la visibilité garantie.
 
Régie et agence dans un même groupe ? Ne craignez vous pas le mélange des genres ?

JM - Non nous ne craignons pas le mélange des genres car les équipes restent bien séparées et que les positionnements sont différents. Surikate achète principalement à la performance tandis que Numbate propose un inventaire très qualitatif CPM, dans une logique de branding ce qui limite les interactions entre les deux entités.

Surikate travaille en direct avec des annonceurs mais également souvent avec les agences media, qui nous sous-traitent leurs problématiques de performance mobile, et nous prenons très souvent le risque de la transformation en vendant à la conversion (CPI,CPL ou CPA) mais en achetant au CPM, comme peut le faire Criteo par exemple.

Le groupe Mozoo entend poursuivre sa croissance en misant sur ces deux leviers, qui affichent l'un et l'autre de très belles perspectives sur leurs marchés respectifs.
 
La majorité de vos collaborateurs sont désormais à Londres. Estimez vous que la Grande Bretagne est désormais le marché européen le plus avancé en matière de marketing mobile ?

JM - Notre groupe compte désormais une centaine de collaborateurs, répartis entre Paris, Londres, Hong-Kong et San Francisco mais c'est vrai que la majorité d'entre eux sont désormais localisés à Londres car la Grande Bretagne est non seulement le marché le plus mature d'Europe mais, par bien des aspects, l'un des plus avancés au monde.

C'est lié d'une part à la maturité des consommateurs anglais, avec un engouement très fort pour le e-commerce, mais également à une très forte intensité concurrentielle, puisque on y trouve généralement tous les acteurs américains, européens ou désormais asiatiques. Cela oblige tout le monde à multiplier les innovations sur le programmatique ou par exemple le Dynamic Creative Optimisation, personnalisation dynamique des publicités en fonction de différents critères, encore balbutiante sur d'autres marchés, y compris outre atlantique.
 
Mozoo s'est récemment exprimé sur les problèmes de fraude au clic. Cela devient un vrai problème sur le mobile ?

JM - C'est un gros sujet. Si j'en crois certains articles dans la presse américaine, près d'un tiers des clics seraient désormais frauduleux et cela expliquerait en partie les difficultés rencontrées par de nombreux acteurs de l'Adtech.

Et au delà de la fraude, il y a également un sujet sur l'harmonisation des méthodes d'attribution réalisées par des acteurs tels que AppsFlyer, Kochava, Tune, Adjust ou Apsalar.

Pour le groupe Mozoo, la réponse passe par la création de la place de marché Numbate, avec un inventaire mobile d'annonceurs premium, sur lequel nous garantissons la visibilité des impressions. 
 
DSP/SSP/DMP … Pourriez vous un jour lancer vos propres "adtech" mobiles ?

JM - Pour le moment nous estimons que l'internalisation de technologies standardisées ne donne aucun avantage concurrentiel et nous préférons travailler avec des acteurs reconnus tels que Smart Adserver, qui est déjà connecté avec les technologies utilisées par nos clients.

Nous avons en revanche déjà développé des technologies complémentaires, qui améliorent la performance et la visibilité de nos campagnes, et offrent de meilleures résultats à nos partenaires.
 
L'industrie du mobile semble être arrivée à maturité cette année. Quels sont selon vous les nouveaux relais de croissance pour les prochaines années ?

JM- Si on regarde les deux derniers Mobile World congress, tout le monde parlait de l'internet des objets ou de la réalité virtuelle. Mais pour nous, la smartwatch ou le casque ne sont que des accessoires du téléphone, et leurs volumes sont pour le moment encore très modestes.

Pour moi, le gros sujet des prochaines années, c'est la démocratisation de la vidéo, notamment avec les prochains réseaux 5G, et la capacité du smartphone à concurrencer la télévision. Pour le moment, le gros de la consommation ce sont encore des emails ou des applications de services, mais je pense que dans les prochaines années, l'écran mobile sera incontournable pour se divertir, dans les transports bien sur, mais également au bureau ou dans son salon. Et Mozoo sera là pour accompagner cette évolution.

Jérôme Bouteiller
Pionnier de la presse en ligne avec le lancement de NetEconomie.fr en 1999, Jérôme Bouteiller est... En savoir plus sur cet auteur


Lundi 27 Juin 2016


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