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Google réforme son Play Store après un accord historique avec Epic Games


Google a proposé des réformes majeures du Play Store dans le cadre d’un accord avec Epic Games pour clore un litige antitrust.



Dans un revirement majeur, Google a proposé une série de réformes significatives de son Play Store Android, dans le cadre d’un accord judiciaire aux États-Unis avec Epic Games, créateur du célèbre jeu vidéo Fortnite. Cet accord vise à réduire les frais, favoriser la concurrence, et élargir les options pour les développeurs et les utilisateurs, marquant une étape cruciale dans le combat contre les pratiques monopolistiques sur mobile.

Tout a commencé en 2020, lorsque Epic Games a porté plainte contre Google, l'accusant d’avoir illégalement monopolisé l’accès aux applications et aux paiements intégrés sur Android.
Malgré le refus constant de Google de reconnaître toute faute, un jury fédéral avait donné raison à Epic en 2023, conduisant le juge James Donato à imposer une injonction radicale pour réformer le Play Store.

Face à cette pression judiciaire, les deux entreprises ont soumis un nouveau projet d’accord au juge Donato le mardi 4 novembre 2025, visant à modifier certaines parties de l’injonction, tout en en conservant l’essentiel.

Parmi les mesures clés proposées :
 
 
  • Téléchargement facilité de boutiques d’applications tierces, à condition qu'elles respectent de nouveaux standards de sécurité.Paiements alternatifs autorisés : les développeurs pourront désormais diriger les utilisateurs vers des systèmes de paiement externes, à l'intérieur des applications ou via des liens web.
  • Plafonnement des frais de service : Google appliquera des commissions réduites (9 % ou 20 % maximum) sur les transactions effectuées via ces alternatives, à condition que l’application ait été installée ou mise à jour depuis le 30 octobre 2025.

Selon Sameer Samat, président de l’écosystème Android chez Google, cet accord représente un équilibre entre sécurité des utilisateurs et liberté de choix pour les développeurs.

L’approbation finale de l’accord reste entre les mains du juge James Donato, qui doit encore rencontrer les avocats des deux parties dans une audience prévue ce jeudi.
L’accord prévoit également la création d’un comité technique indépendant chargé de surveiller la mise en œuvre des réformes et de gérer les différends potentiels.

Pour Tim Sweeney, PDG d’Epic Games, l'accord est « génial » et s’aligne avec la vision originale d’Android comme une plateforme ouverte.

À noter que Google avait tenté de faire annuler l’injonction du juge Donato devant une cour d’appel fédérale, sans succès. La Cour suprême des États-Unis a même refusé d’en suspendre certaines parties en octobre dernier.

Si le juge valide cet accord, il mettra également fin à une deuxième plainte déposée cette année par Epic, cette fois contre Google et Samsung au sujet du contrôle des téléchargements d'applications sur Android.
Epic avait déjà trouvé un terrain d'entente avec Samsung en juillet 2025.

En parallèle, Google doit encore faire face à d’autres procès lancés par des gouvernements, consommateurs et entreprises, notamment sur ses pratiques en matière de recherche en ligne et de publicité numérique. Là encore, le géant américain rejette toute accusation de comportement anticoncurrentiel.

Cet accord entre Google et Epic Games pourrait bien marquer un tournant dans la gouvernance des écosystèmes mobiles. En assouplissant ses règles, Google envoie un signal fort : celui d’une évolution vers plus d’ouverture et de concurrence sur Android. Une dynamique qui pourrait inspirer d'autres grandes plateformes… à commencer par Apple.



Vendredi 7 Novembre 2025


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