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Elon Musk s’attaque à l’Union européenne après l’amende infligée à X/Twitter


L’amende de 120 millions d’euros infligée par l’UE à X/Twitter pour non-respect du DSA déclenche une violente réaction d’Elon Musk, qui accuse Bruxelles d’attaquer la liberté d’expression.



L’Europe et Elon Musk entrent dans une confrontation sans précédent. Après avoir sanctionné X/Twitter d’une amende de 120 millions d’euros pour non-respect du règlement européen sur les services numériques (DSA), l’Union européenne fait face à une riposte particulièrement agressive du patron du réseau social.

La Commission européenne reproche à X trois infractions majeures :
 
  1. Le badge bleu jugé trompeur
    Depuis la refonte du système de vérification, n’importe quel utilisateur peut acheter un badge bleu sans vérification d’identité. Bruxelles estime que cette pratique est trompeuse, favorise l’usurpation d’identité et contrevient aux règles du DSA visant à protéger les utilisateurs.
     
  2. Un répertoire publicitaire opaque:
    Le registre des publicités de X manque d’informations essentielles : contenu, commanditaire, thématique. De plus, des obstacles techniques compliquent son analyse. Cela rend difficile la détection des campagnes de manipulation ou d’arnaques.
     
  3. Blocage de l’accès aux données pour les chercheurs
    ​X limite volontairement l’accès aux données publiques, notamment à travers l’interdiction du scraping et des processus jugés inutilement restrictifs. Pour Bruxelles, ces pratiques entravent l’étude des risques systémiques liés à la plateforme.
 

La Commission a accordé à X 60 jours pour corriger l’usage trompeur du badge bleu, et 90 jours pour présenter un plan détaillé afin de mettre son registre publicitaire et l’accès aux données en conformité.

Au lieu de chercher apaisement ou compromis, Elon Musk a choisi l’escalade.
Le dirigeant a :

  • comparé l’Union européenne au régime nazi,
  • soutenu des appels à ce que les États-Unis quittent l’OTAN en représailles,
  • plaidé pour la dissolution pure et simple de l’UE.
 

Cette réaction, d’une rare agressivité, a rapidement trouvé des relais politiques aux États-Unis. Le vice-président JD Vance et le secrétaire d’État Marco Rubio ont dénoncé un « attaque contre les entreprises américaines », donnant à ce dossier une dimension diplomatique inattendue.

L’administration américaine critique depuis longtemps les réglementations européennes appliquées aux géants du numérique.
D’anciens rapports évoquaient déjà des options de représailles :

  • restrictions de visas,
  • nouveaux tarifs douaniers,
  • limitations d’importations européennes,
  • voire sanctions commerciales élargies.

L’affaire X pourrait devenir le déclencheur d’une riposte formelle. Si Washington choisit d’intervenir, d’autres entreprises américaines sanctionnées — comme Meta, qui paie plus d’1 milliard d’euros d’amendes par an en Europe — pourraient exiger le même soutien.

Ce conflit révèle une réalité étonnante :
les plateformes sociales, autrefois simples outils de communication, sont devenues des acteurs centraux des relations internationales.

  • La relation USA–Chine dépend aujourd’hui du sort de TikTok.
  • La relation USA–UE pourrait être fragilisée par X et Facebook.

Désormais, des décisions politiques majeures se jouent autour d’applications qui, il y a dix ans, n’étaient considérées que comme des divertissements numériques.

L’amende européenne contre X marque la première sanction financière du DSA, et certainement pas la dernière. Face à une Union européenne déterminée à faire appliquer sa régulation numérique, et un Elon Musk prêt à en découdre, la confrontation promet d’être longue et houleuse.

Les prochains mois diront si cette affaire reste un contentieux juridique… ou devient une crise diplomatique entre l’Europe et les États-Unis.

 



Jeudi 11 Décembre 2025


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