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Axel Detours, CaptainWallet « Le taux d’adoption du Wallet est sans commune mesure avec celui des applications »


Spécialiste de la dématérialisation des cartes de fidélité sur smartphone, CaptainWallet évoque l’engouement des marques pour sa solution, sa valeur ajoutée par rapport aux applications, et les perspectives de convergence avec le paiement mobile sans contact.



JB – Captain Wallet a multiplié les annonces ces dernières semaines. Votre activité bénéficie-t-elle de la crise sanitaire et de l’intérêt grandissant pour les solutions sans contact ? 
 
AD - Depuis quelques mois, il y a effectivement un intérêt pour les solutions dématérialisées et le sans-contact mais l’accélération de notre activité est bien antérieure à la crise sanitaire liée à l’épidémie du Covid-19. Après des années d’évangélisation, nous sommes passés d’une quinzaine de clients, début 2018, à plus d’une centaine, début 2020, et la dynamique se poursuit.
 
Le tournant, je l’ai observé en 2019 chez des clients qui avaient atteint un certain plafond avec leur application. Malgré tous leurs efforts marketing, ils peinaient à convaincre plus de 5% de leur base client à télécharger et utiliser leur app. Face à ce constat, ils ont naturellement décidé d’opter pour une approche plus pragmatique en faisant le choix de la solution en mode SaaS de Captain Wallet qui permet aux marques et enseignes de dématérialiser n’importe quel support (carte de fidélité, coupon promotionnel, invitation, carte de tiers payant, etc.) sur les wallet mobiles, en quelques clics et de les connecter directement à leur CRM. 
 
JB - Quels sont les taux d’adoption pour ce canal ?
 
AD - En moyenne, on estime pouvoir « walletiser » 15% d’une base de données opt’in la première année, 30% la seconde. Pour certains de nos clients, nous en sommes déjà à 45% de la base, ce qui est sans commune mesure avec le taux d’adoption des applications.
 
Sur les campagnes d’acquisition, nous avons des taux de transformation très variables, qui peuvent aller de 30% sur les clics post bannière, à plus de 70% après un emailing. Mais le chiffre dont nous sommes le plus fier, c’est sans doute le 90% de taux de rétention pour les clients ayant adopté une carte dématérialisée dans leur wallet.
 
Nous travaillons également sur de nouveaux scénarios d’engagement, avec des QRcodes sur des sets de table ou les PLV, mais également sur des scénarios au niveau du terminal de paiement électronique (TPE) dans les points de ventes.
 
JB - Justement, vous avez travaillé avec Carrefour sur une solution combinant paiement et fidélisation. C’est le futur du wallet ?
 
AD – Oui, nous avons travaillé en étroite collaboration avec MarketPay, la fintech du groupe Carrefour, mais également avec Ingenico, qui fournit les terminaux de paiement intégrant la brique NFC d’Apple (le protocole VAS). 
 
Concrètement, les cartes peuvent être éditées dans le wallet d’Apple au format NFC. Ainsi, si je paye avec Apple Pay, le TPE va vérifier si je possède également la carte de fidélité de l’enseigne dans le wallet, et va me permettre de cagnotter ou de dépenser ma cagnotte dans le même geste de paiement (le one tap). 
 
Si je ne paye pas avec Apple Pay et que j’ai simplement ma carte de fidélité dans mon wallet au format NFC, je n’ai qu’à la poser sur le terminal pour être reconnu et ainsi cagnotter ou dépenser ma cagnotte. A terme, Carrefour va activer l’option qui permettra de proposer à sa clientèle qui paie avec Apple Pay d’installer la carte de fidélité si elle ne l’a pas. 
 
Ce service a été lancé avant l’été et je peux vous dire que c’est un gros succès, qui devrait inspirer rapidement d’autres commerçants cherchant à fluidifier le passage en caisse.
 
JB - Selon la Banque de France, le paiement mobile reste toujours anecdotique en France, avec moins de 0,4% des transactions. Quelle est votre position? 
 
AD - J’ai lu ça et je dois avouer mon étonnement. Toutes les banques françaises sont désormais compatibles Apple Pay, tout le monde s’en sert autour de moi, et les taux dans les autres pays européens sont largement au-delà des 5%.
 
Ce qui est certain, c’est que les clients « wallétisés » se servent beaucoup de leur carte, avec +15% sur le panier d’achat et +20% sur la récurrence d’achat. Et c’est sans doute grâce au wallet que le paiement mobile décollera en France.

Jérôme Bouteiller
Pionnier de la presse en ligne avec le lancement de NetEconomie.fr en 1999, Jérôme Bouteiller est... En savoir plus sur cet auteur


Mardi 6 Octobre 2020


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