L'Amérique s'impose dans la téléphonie mobile

On le pressentait depuis plusieurs années mais L'Acsel le confirme : "l'Amérique a pris la main dans la téléphonie mobile". De retour d'un voyage d'étude en Californie, l'association pour l'économie numérique a présenté ce mardi matin à Paris les nouvelles tendances en matière de mobilité issues de ses rencontres avec eBay, Zong, Paypal, Facebook, Adobe, Foursquare, Yelp ou encore Nokia USA.

Fort du succès de l'iPhone d'Apple, du BlackBerry de RIM ou encore des smartphones Android conçus par Google, l'Amérique du Nord impose en effet désormais ses vues à un secteur longtemps dominé par les Européens ou les Japonais.

"Cette révolution s'explique d'une part par la place accordée aux individus, qui sont réellement à l'origine de ces nouveaux services. Une dynamique qui se retrouve d'autre part dans les réseaux sociaux, qui sont loin d'être virtuels et qui consacrent au contraire un web de proximité. L'internet mobile permet enfin le rapprochement entre les télécoms et le logiciel, grâce à de nouvelles technologies conçues pour les utilisateurs comme la géolocalisation, les écrans tactiles, le stockage en réseau (cloud computing), les kiosques de téléchargement ou la réalité augmentée" explique Frédéric Tardy, responsable de l'Atelier BNP Paribas à San Francisco.

Un nouvel environnement qui échappe aux opérateurs cellulaires au plus grand bénéfice des grands noms de l'informatique ou de l'internet comme Apple, Facebook ou Google mais dont semble toutefois exclu un acteur longtemps incontournable comme Microsoft. "Au cours de ce séjour, nous n'avons pas entendu parler de la firme de Redmond" assure Frédéric Tardy. Un comble pour une société qui présente pourtant la septième génération de son système d'exploitation Windows Mobile.

Un nouvel écosystème qui s'appuie également massivement sur des applications gratuites, proposées par des jeunes pousses comme MyTown, Groupon ou Foursquare, et qui s'appuie sur un modèle économique simple : la publicité géolocalisée, souvent à l'initiative d'annonceurs locaux, soucieux de capter une nouvelle audience et de nouveaux prospects.

Un écosystème qui mise également beaucoup sur l'émergence du paiement mobile, un concept sur lequel se positionne bien sûr Paypal, leader mondial du secteur, mais également de nouvelles jeunes pousses comme Bling, Boku ou Zong, qui surfent notamment sur la mode des réseaux sociaux et des jeux occasionnels, capables de facturer les mobinautes, avec ou sans les opérateurs. 

"La force de Zong est de permettre de dépenser les crédits achetés sur Facebook sur d'autres services web. La société n'entend d'ailleurs pas se limiter aux micropaiements, facturés via l'opérateur, et commence tout doucement à récupérer les coordonnées bancaires de millions d'internautes, de sorte qu'il pourra concurrencer Paypal et peut être un jour le système bancaire traditionnel" explique Hervé Leroux, en charge de l'innovation chez BPCE, un groupe qui avait également tenté sa chance dans le paiement mobile avec la solution Movo de la Caisse d'Epargne, aujourd'hui abandonnée.

"Nous n'avons par contre pas identifié de réel projet dans les paiements sans contact NFC même si Nokia promet de démocratiser cette technologie dès 2011." explique Hervé Leroux, Directeur Innovation technologique au sein du groupe BPCE.

Social gaming, localisation, paiement en ligne : l'Amérique du Nord semble en tout cas multiplier depuis quelques mois les innovations avec la ferme intention d'adresser un marché beaucoup plus vaste que celui de l'internet "fixe". Sur les 7 milliards d'êtres humains, 4 milliards sont dors et déjà équipés d'un téléphone mobile et le nombre de mobinautes pourrait dépasser celui des internautes dès 2014.