L’enquête française a été ouverte en février 2025, après une saisine du député Éric Bothorel (Ensemble pour la République), qui avait publiquement évoqué des indices laissant penser que la plateforme était utilisée pour favoriser des contenus en accord avec les positions idéologiques d’Elon Musk. Il soupçonnait notamment une manipulation du fil d’actualités pour mettre en avant certaines opinions politiques.
Depuis juillet, la gendarmerie nationale enquête sur des faits potentiels d’« altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée » et d’« extraction frauduleuse de données ». L’un des enjeux clés de l’enquête : déterminer si l’algorithme de X biaise volontairement la visibilité de certains contenus à des fins politiques.
Dans sa réponse officielle, X rejette toutes les demandes de collaboration, affirmant n’avoir reçu aucune information claire sur les accusations portées. L’entreprise considère que cette enquête repose sur une « interprétation dévoyée du droit français » dans le but de restreindre la liberté d’expression.
La société met également en cause l’objectivité de l’enquête, en citant David Chavalarias, chercheur au CNRS et expert sollicité dans la procédure, connu pour avoir lancé HelloQuitteX, une initiative incitant à migrer vers des plateformes concurrentes comme Bluesky ou Mastodon.
Outre la France, la Commission européenne enquête également sur X depuis décembre 2023 dans le cadre du DSA (Digital Services Act), qui impose aux grandes plateformes une transparence accrue, notamment sur leurs systèmes de recommandation. Bruxelles, comme Paris, demande un accès au cœur algorithmique du réseau social.
Sur fond de tensions politiques, Elon Musk — ex-conseiller de Donald Trump et entrepreneur engagé — est également accusé d’influencer les élections allemandes, notamment en amplifiant certains contenus via son algorithme. Une situation qui alimente les soupçons de partialité algorithmique à des fins idéologiques.