Meta critiquée pour avoir utilisé des photos d’adolescentes en uniforme afin de promouvoir Threads sur Instagram


Meta est accusée d’avoir utilisé des photos de jeunes filles en uniforme scolaire, postées par leurs parents sur Instagram, pour promouvoir Threads auprès d’adultes. Une pratique jugée inappropriée et alarmante par les familles et les médias britanniques.



Meta, maison mère d’Instagram, est au cœur d’une vive polémique au Royaume-Uni après des révélations du Guardian concernant la manière dont l’entreprise utilise certaines publications pour inciter les utilisateurs à rejoindre Threads, son réseau social concurrent de X (ex-Twitter), Bluesky et Mastodon.

Selon l’enquête du journal britannique, des hommes adultes ont reçu des incitations à installer Threads via Instagram, sous forme de contenus suggérés mettant en avant des photos de jeunes adolescentes en uniforme scolaire, prises à l’occasion de la rentrée des classes.

Un homme de 37 ans témoigne avoir vu s’afficher dans son fil de suggestions le message « Get Threads » accompagné d’images de jeunes filles d’à peine 13 ans, souvent avec leur visage visible et leur nom mentionné. Il affirme que ces contenus étaient « volontairement provocants », sexualisants et exploitants à l'égard des enfants et de leurs familles.

Le plus troublant : la majorité de ces clichés avaient été postés par les parents eux-mêmes, souvent pour immortaliser la rentrée scolaire de leurs enfants. Certains parents, interrogés par The Guardian, ont exprimé leur indignation après avoir découvert que ces publications avaient été reprises à des fins promotionnelles, sans leur consentement explicite.

Une mère de famille a notamment expliqué que son compte Instagram était privé, mais que ses publications avaient été automatiquement republiées publiquement sur Threads. L’une d’elles, montrant sa fille de 15 ans en uniforme, a été utilisée par Meta pour promouvoir son nouveau réseau social. « C’est absolument révoltant. Ma fille est mineure. Je n'avais aucune idée que cette photo allait être utilisée de cette manière », déplore-t-elle.

nterrogée par The Guardian, Meta affirme que la fonctionnalité "Get Threads" fait partie de ses systèmes de recommandation et que seuls les contenus publics sont utilisés. L’entreprise ajoute que les images ne violent pas ses politiques internes, et que des mécanismes existent pour éviter la promotion de contenus provenant de mineurs. Elle rappelle aussi que les utilisateurs peuvent contrôler si leurs publications sont suggérées ou non.

Cette affaire relance le débat autour de la protection des mineurs sur les réseaux sociaux, et de l’utilisation faite par les grandes plateformes des contenus postés par les familles. Elle soulève aussi des questions sur le consentement parental, le manque de transparence dans les politiques de recommandation, et les risques liés au croisement automatique des publications entre Instagram et Threads.

Alors que Meta ambitionne de faire de Threads un pilier de ses plateformes sociales, cette controverse pourrait freiner son adoption et accentuer les critiques sur sa gestion des données sensibles.



Mardi 23 Septembre 2025

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