L'Europe va surveiller les échanges de données entre WhatsApp et Facebook


Une semaine après l'annonce d'un plus grand partage de données entre WhatsApp et Facebook, les CNIL européennes ont annoncé qu'elles allaient suivre avec "vigilance" tout changement de politique en matière de vie privée



 

Mauvaise semaine pour les géants américains des nouvelles technologies. Alors que Bruxelles vient d'infliger un redressement fiscal de 13 milliards d'euros à Apple, c'est au tour de Facebook d'être dans le collimateur du G29, un groupement des autorités européennes de protection des données personnelles dont fait partie la CNIL française.

Rachetée en 2014 par Facebook pour 22 milliards de dollars, WhatsApp a annoncé le 25 août dernier qu'il partagerait désormais certaines données personnelles comme le numéro de téléphone mobile avec sa maison mère afin de proposer des offres publicitaires plus ciblées, suscitant la critique de très nombreux utilisateurs.

Longtemps payant et n'affichant aucune publicité, WhatsApp change ainsi de stratégie de monétisation, en s'alignant sur les pratiques de sa maison mère, Facebook, qui a déjà transformé Messenger ou Instagram, ses deux autres applications mobiles de messagerie, en véritables supports publicitaires.

« Les changements des politiques de vie privée  sont suivis avec beaucoup de vigilance par le G29 et chacune des autorités européennes. L’enjeu est celui de la maîtrise par l’individu sur ses données quand elles sont combinées par les grands acteurs d’Internet », a indiqué la CNIL, qui présidence en ce moment le G29.

Reste toutefois à savoir si le changement de politique de Facebook est juridiquement contestable et si les CNIL européennes, longtemps désarmées face aux géants américains du Net, sont désormais capables de se faire entendre.


Pionnier de la presse en ligne avec le lancement de NetEconomie.fr en 1999, Jérôme Bouteiller est… En savoir plus sur cet auteur

Mardi 30 Aout 2016

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