Google abandonne son projet de compte bancaire


Le géant de la tech renonce à lancer Google Plex, une fonctionnalité qui devait permettre d'ouvrir un compte bancaire auprès de 11 banques partenaires directement depuis l'application Google Pay.



Après plusieurs années de développement, Google a finalement renoncé à son projet de compte bancaire, baptisé Google Plex, comme l'a annoncé l'entreprise ce week-end dans un communiqué.
 
Avec Google Plex, le géant de la tech californien ne voulait pas lui-même devenir une banque, mais plutôt rendre accessible, depuis son application Google Pay, l'ouverture de comptes de dépôt et d'épargne. 
 

« Nous mettons à jour notre approche pour nous concentrer sur la fourniture de solutions numériques aux banques et autres fournisseurs de services financiers plutôt que de proposer ces services nous-mêmes », explique Google. Le groupe reste en revanche attaché à sa stratégie dans les paiements.

 

Google Plex représentait un pas important du géant de la tech dans les services financiers. Depuis plusieurs années, les GAFA lorgnent ce secteur dans lequel ils espèrent mettre à profit leurs masses d'utilisateurs.
 
Comme Google, Apple, Amazon ou encore Facebook sont eux aussi passés par la petite porte des paiements - où les volumes sont la clé de la rentabilité - pour bousculer le monde de la finance avec leurs applications faciles d'utilisation. Lancé en 2015, Google Pay compte aujourd'hui 150 millions d'utilisateurs répartis dans 30 pays.
 

Le renoncement de Google illustre cependant les difficultés de cette expansion sur les terres bancaires. Les régulateurs financiers sont en effet de plus en plus méfiants face à ces nouveaux entrants qui échappent à leur autorité.
 
Le projet de monnaie numérique de Facebook, Libra, a ainsi été accueilli particulièrement froidement par les régulateurs. Le réseau social a dû réduire ses ambitions. De son côté, Google est sous le coup d'une enquête pour pratique monopolistique aux Etats-Unis. En France, l'autorité de la concurrence a alerté au printemps sur la menace des GAFA pour les banques.
 
En Inde , Facebook est également sous l'oeil vigilant des autorités, ce qui ralentit son développement. Le principal tour de vis provient cependant de Pékin qui est tombé à bras raccourcis sur les géants de la tech, à commencer par Alibaba et sa filiale Ant Group, notamment pour protéger les banques chinoises.
 

L'annonce de Google est également une mauvaise nouvelle pour Citigroup. Alors que beaucoup de banques voient d'un mauvais oeil la concurrence des GAFA, elle comptait sur ces géants pour capter de nouveaux clients.
 
« Nous respectons la décision de Google », a réagi la banque, reformulant son souhait de travailler avec le géant dans son « écosystème de paiement ». Avant de passer une annonce : la technologie développée avec Google pourrait très bien servir un autre partenariat.
 
Source: Lesechos



Mardi 5 Octobre 2021

A lire également