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Réglementation de l'intelligence artificielle : le projet de l’Union européenne et ses conséquences


Avec l’émergence de l’intelligence artificielle dans nos vies, il fallait s’attendre à ce que les législateurs se penchent sur ces outils surpuissants.



Avec l’émergence de l’intelligence artificielle dans nos vies, il fallait s’attendre à ce que les législateurs se penchent sur ces outils surpuissants. C’est le cas notamment de l’Union européenne qui veut mettre en place des garde-fous au travers d’une réglementation en passe d'être adoptée. Même si elle suscite déjà des freins de la part des acteurs économiques, il semble qu’elle soit inéluctable pour protéger les citoyens.
 
Une réflexion en cours au sein de l’Union européenne
 
En avril 2021, la Commission européenne a proposé son premier cadre réglementaire pour régir l'IA, dans l'espoir que la législation finale soit adoptée d'ici la fin de cette année. Ce n’est pas la seule région du monde à se pencher sur cette problématique : la Chine a publié de nouvelles règles pour l'intelligence artificielle générative (IA), devenant l'un des premiers pays au monde à réglementer la technologie qui alimente des services populaires comme ChatGPT avec un ensemble de règles qui devraient entrer en vigueur le 15 août.
 
Au cœur de la législation envisagée en Europe se trouve un thème central : les systèmes d'IA doivent être supervisés par des personnes plutôt que par l'automatisation pour minimiser les risques, les rendre sûrs, transparents, traçables et non discriminatoires.
 
C'est un sentiment partagé par le Dr Patricia Scanlon, fondatrice de Soapbox Labs et première ambassadrice de l'IA nommée par le gouvernement irlandais, qui a récemment prononcé le discours d'ouverture du Dublin Tech Summit. Elle appelle d’ailleurs à “réglementer et traiter l'IA de la même manière que la crise climatique, la pandémie ou le nucléaire".
 
Concrètement, c’est une sorte de RGPD de l’IA que souhaite construire l’Europe, avec un classement des usages dits « à risque » des intelligences artificielles, et des contrôles imposés aux entreprises. Les applications jugées sensibles sont, entre autres, l’éducation, les ressources humaines, le maintien de l’ordre ou la gestion des migrations.
 
Le texte mentionne que les développeurs de ces IA devront garantir le maintien d’un contrôle humain, une documentation technique et d’un système de gestion du risque et que chaque pays membre de l’UE devra disposer de son propre organisme de contrôle. De plus, les systèmes établissant des notes sociales, d’identification biométrique, de manipulation subliminale et ciblant les personnes vulnérables seront vraisemblablement interdits. 
 
Une réelle inquiétude du monde des affaires
 
Dans une lettre ouverte, plus de 150 dirigeants d'entreprises telles que Siemens, Renault et Airbus et Yann Le Cun, scientifique en chef de l'IA chez Meta, ont stipulé que les nouvelles lois "mettraient en péril la compétitivité de l'Europe... sans relever efficacement les défis auxquels nous sommes et serons confrontés". ”
 
Cependant, le Dr Scanlon a souligné l'importance d'adopter une approche responsable et a proposé que la réglementation soit le fondement sur lequel se construit l'innovation. Elle dénonce que certains décideurs pensent que “la réglementation étouffe l'innovation”. Elle oppose à cette idée, assez répandue, que l'innovation dans la FinTech, la biotechnologie et la technologie médicale dans les soins de santé, n’est pas bridée, bien que ce soient des univers fortement réglementés.

Quel impact de l’IA à long terme sur l’économie ?

Comme toutes les révolutions technologiques, l’IA va certainement créer et détruire de nombreux emplois. La difficulté est de prévoir leur nombre et la chronologie de ces développements. Les études les plus récentes montrent que l'automatisation de certains emplois va affecter environ 300 millions de travailleurs dans le monde. On peut raisonnablement penser que tous ne disparaîtront pas et s’adapteront. Mais, ce qui est certain, c'est que l’IA va révolutionner la façon de travailler de centaines de millions de gens. Et, des pans entiers d’emplois facilement automatisables seront détruits à jamais. En réalité, toutes les industries seront impactées et verront des changements majeurs dans la manière de traiter des problèmes, réaliser de la conception créative ou gérer le service client. 
 
L’enjeu majeur de telles réglementations sur l’IA
 
L’IA est aussi devenue l’alliée d’organisations criminelles qui visent aussi bien les États que les particuliers. Avec une IA capable d’écrire des mails sophistiqués dans le but de tromper les gens, il devient urgent de savoir comment utiliser un VPN
 
Il faut aussi comprendre que l’IA présente des risques importants pour les États et plus précisément les démocraties. Comme on peut le voir depuis l’avènement des applications d’IA génératives, il est facile de concevoir de fausses images, des vidéos trompeuses ou des deepfake et même éventuellement de manipuler les faits. Les risques de désinformation, de liberté d'expression et de déstabilisation de nos gouvernements sont alors plus faciles à mettre en œuvre et la prévention de tels phénomènes est l’objet majeur de telles réglementations.

Jérôme Bouteiller
Pionnier de la presse en ligne avec le lancement de NetEconomie.fr en 1999, Jérôme Bouteiller est... En savoir plus sur cet auteur


Vendredi 21 Juillet 2023


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