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Mais comment aborder le canal Snapchat comme un média?


Avec 100 millions de 15-25 ans actifs et ses huit milliards de vidéos échangées par jour, la "licorne" de la messagerie, Snapchat, excite l'appétit des médias qui aimeraient y trouver un relais de communication vers la génération Y et Z. Oui mais comment aller parler sur ce machin....



Le msn messenger de la génération mobile

Snapchat, si vous ne connaissez pas, il y a fort à parier que vous ayez plus de 25 ans. En résumé, il s'agit d'un service de messagerie, de mobile à mobile, sorte de MSN messenger des adolescents, qui s'y partagent des photos, des vidéos courtes, des messages textes.

Particularité du service, les contenus et messages échangés ont une durée de vie théorique de quelques secondes après que le destinataire a accepté et lu le message.

 

Le carton est planétaire.

Un petit tuto?  Ok quelques sites dont Slate et Clubic ont bien résumé l'ensemble.

Si un tel succès planétaire attise la convoitise des investisseurs elle pose aussi de nombreuses questions aux médias, qui avec ou sans partenariat privilégié avec la marque au petit fantôme essaient d'aller y "parler aux jeunes".

Oui parce que Snapchat a lancé, il y a quelques mois maintenant, une nouvelle fonctionnalité de son application qui permet à tout un chacun, dont les marques, de créer en supplément de leur profil public sur l'app une petite zone où envoyer des messages non pas à un utilisateur en face à face, mais au "public" via une zone d' "histoire" personnelle et accessible à tous. Ce que Snapchat appelle une "story" consultable par tous les visiteurs du profil.


Tous les médias sont en train de se poser la question. Comment investir de manière pertinente cet espace proposé par Snapchat, aubaine pour les marques? Comment fédérer une nouvelle communauté en racontant dans l'application une histoire qui malheureusment / heureusement disparaît toutes les 24h? Comment être pertinent en ayant pour seule arme que quelques vidéos et photos créées sur un mobile  par un CM ou un journaliste de la rédaction aux capacité de vidéastes plutôt limitées? Ardu. Il n'existe pas encore de grammaire, pas encore d'outil en ligne qui facilite ou professionnalise le contenu produit... Non il n'existe rien d'autre que l'envie de ne pas rater le train des "gamins", (soit les lecteurs de demain). Et pour la première fois depuis longtemps chez les médias une bonne dose de "je m'en fous, j'y vais, on verra bien".

Mais comment aborder le canal Snapchat comme un média?

Les médias jouent dans le "bac à sable" de Snapchat

le snap code de la Maison Blanche
le snap code de la Maison Blanche
A l'exercice, tout le monde tâtonne, et c'en est presque amusant. Quelques médias américains ont déjà bien pris le train, et créent des contenus avec une impression de proximité, produit par de jeunes rédacteurs en rédaction, qui profitent de la contrainte de l'immédiateté de l'outil et proposent à leur "snapchatteurs" des off plateaux, des off de raouts technologiques, des petits moments de vécu à l'intérieur de la rédaction.

voici leur pseudo sur snapchat si vous voulez aller y faire un tour (on appuie sur le petit fantôme en haut de l'interface, ca ouvre un menu, on clique sur "ajouter un ami" et on rentre les users suivants):
- techcrunch, huffpost, therealverge, mashable, boston_globe, thenytimes, whitehouse,washingtonpost pour n'en citer que quelques-uns, qui m'ont intéressé et qui pratiquent régulièrement l'outil surtout pour s'y faire les dents et ne pas rater le train en marche, sans à mon sens avoir déjà trouvé de véritable grammaire médiatique (il y a bien le selfie vidéo face cam de 15 secondes environ, mais c'est surtout pour pouvoir relancer en palliant le manque de possibilité de balancer des textes longs dans l'interface actuel).

D'autres ont carrément comme MTV, le sus-cité Mashable US, ou Vice news noué un partenariat plus complet avec la marque ce qui leur permet à la fois d'accéder à une position "en tête de gondole" dans toutes les homes de l'application et de publier dans cet étalage des vidéos mieux éditées que celles montées sur snapchat à force de persévérance et  d'artisanat comme c'est encore la loi partout ailleurs dans l'application.


 


La France ne veut pas rater ce train là plein de "lecteurs de demain"

l'interface d'ajout
l'interface d'ajout
-En France, les médias ont découvert l'outil et se sont longtemps gratté la tête avant de démarrer des expériences plus ou moins heureuses.  Ils se sont surtout rendu compte que les blogueurs comme korben00 ou les youtubeurs style normansursnap, natoostories, enjoy-phoenix ... s'y mettaient avec régularité, et sentaient même confusément que c'est là que ce jouerait sans doute la bataille pour conquérir le "jeune" ou l'attirer vers la chose média.

Et puis chez nous, pas encore de partenariat officiel, donc tout le monde est à égalité dans la débrouille pour raconter de petites histoires qui veulent rappeler aux jeunes que dans les "old médias" il y a encore quelques jeunes loups au milieu des brontosaures.
C'est touchant, tout le monde essaie, teste, bidouille. On se croirait revenu en 1995, quand quelqu'un un jour est arrivé dans une rédaction en disant "Et les gars, y parait qu'on peut faire un truc qui s'appelle une page internet, et on peut mette de la neige qui tombe sur l'écran..." Ca a un côté empirique qui me plait bien.


Ainsi Rtlsport en Belgique s'essaie au commentaire de match ou de compétition en contournant l'écueil de l'interdiction de publier des images sur lesquelles la chaîne n'a pas acheté les droits mobiles. En France Neon_mag et madmoizellecom nous font régulièrement vivre l'intérieur "trépidante" de leurs rédactions respectives. snapcavous (C a vous, l'émission) se sert du canal comme une manière, depuis les coulisses, d'annoncer le programme de l'émission du soir. France24.com tâtonne dans la même direction et met à contribution les "têtes" de l'antenne. Idem avec leparisienfr qui commente la une de son journal papier. Ouestfrance nous a gratifié aujourd'hui d'un reportage snap autour du lancement du paquebot Harmony dans la rade de Saint Nazaire, plutôt bien torché malgré l'amateurisme de l'outil. Chez lefigarofr on a cédé les clés du snap à un jeune journaliste, Jules Darmanin, et sans doute lui a-t-on aussi donné carte blanche pour commenter l'actualité du journal, les coulisses du bâtiment etc. Même l'entourage de François hollandefr s'y est mis  (bah oui hein si c'est bon pour Obama, c'est bien assez bon pour nous aussi) et nous emmène dans les visites protocolaires du chef de l'état ainsi que dans les backstages de l'avion présidentiel. J'y ai d'ailleurs découvert hier que François Hollande faisait découvrir Paris au roi et à la reine de Hollande... Et il n'en fallait pas plus pour éclairer ma journée de calembours.

Dans ce grand magma de gens qui essaient... Je pointe le travail des équipes des étudiants de l'université de Metz, qui font vivre les conférences de l'Observatoire du web(journalisme) via obsweb  et la cellule "prospectives" de France télé qui depuis son compte metamedia alimente régulièrement son profil avec la fougue de la jeunesse (mais beaucoup de sérieux) autour de questions d'actualité ou de suivis en live d'événements auxquels ils se rendent. Hier par exemple, Barbara Chazelle avec une forme visuelle qui ne démérite pas par rapport à ce que j'ai vu de mieux du côté des médias US, suivait les assises du journalisme à Tours, avec un angle qui n'aura pas fait rougir certains compte-rendu papier.

 

Et chez Mobile en France?

Me direz-vous. Et vous auriez raison. Vous savez que j'apprécie beaucoup Twitter (@mofrance) comme outil de diffusion. A dire vrai je tâtonne moi aussi. A quoi peut bien servir ce machin, que peut-on y dire, et comment, qui serait un complément de ce qu'on dit ailleurs?  Depuis une petite semaine je teste verloesd, me vautre, recommence, en essayant de créer un nouveau "format" pour le blog qui tire parti des obligations de concision de la plateforme, mais aussi de sa possibilité à mixer texte, image, et vidéo filmées au smartphone. Le résultat est encore loin d'être concluant, mais je suis preneur de vos avis, remarques, axes d'améliorations, tomates pourries etc. Je suis parti sur une revue de web quotidienne, sorte de condensé d'Ecran Mobile en France en moins de 5 minutes. 

Comme je suis sympa et que je sais que vous avez besoin de rire un peu chaque jour, j'ai sorti la story de ce matin, et l'ai publiée aussi sur Youtube, histoire que vous jetiez un oeil aussi à ce que permet cette plateforme pour ados. C'est pas gagné, c'est encore très léger en fonctionnalités.... Pourtant je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a vraiment un truc qui est en train de se créer sur ce nouvel outil, sorte de pont entre le vlogging traditionnel et la concision de twitter.

Je vous laisse juge, puis on s'appelle on se fait un snap ;-)


Denis Verloes
Chef de projet web et mobile en agence et chez l’annonceur, depuis 2001. Développement de concepts... En savoir plus sur cet auteur

Jeudi 10 Mars 2016


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